Il tratto che nomina (I,1)

Yves Bergeret

Le trait qui nomme
Il tratto che nomina

 

I
La main qui ouvre

sixième séjour, août 2002

I
La mano che apre

sesto soggiorno, agosto 2002

 

Traduzione di Francesco Marotta.

 

1
Le corps jusqu’à Kisim
Il corpo fino a Kisim

Encore une nuit très chaude. Comme d’ailleurs toutes ici, à Hombori. Presque toutes. Doivent se compter sur les doigts d’une seule main celles où j’ai dû tirer sur moi un drap, s’il y en a un, ou mon chèche parce qu’un vent moins tiède s’est mis à souffler vers la fin de la nuit. Sinon, allongé à même le sol, sur une natte de paille, sans rien; dormant dans une paix immense, sous le lent bavardage des étoiles, parfois la lune éclatante; je me réveille de temps à autre, me retourne sur le dos, sur le ventre. Nous dormons plusieurs dans la “cour” de cette “concession”, ainsi, à même le sol, éparpillés, nous resserrant parfois, éparpillés encore au gré des rêves et des légers remuements du vent. L’harmattan qui nous apporte du tout proche Sahara, au Nord, sa poussière exténuante, dans la saison sèche, nous oblige certaines nuits à bouger, aller nous serrer à l’abri d’un muret de briques de terre; et, toujours, le balancement du sommeil revient entre les longues bosses des montagnes, très sombres dans la nuit, même si quelques fois la poussière du désert brouille le fourmillement des étoiles. A l’approche de l’aube, un peu avant cinq heures, une incandescence blanche monte derrière la montagne de l’Est; elle me réveille toujours, tandis que chacun dort encore. Quelques premiers oiseaux fendent en silence le ciel alors que les étoiles de l’Ouest luisent encore. Je me lève. La gorge desséchée par la nuit, je bois un peu d’eau, je m’habille, fais quelques pas alentour; un quart d’heure et déjà des gens passent au loin, des femmes partant chercher dans leurs grands récipients sur la tête de l’eau au puits, un enfant poussant là-bas des chèvres, deux commerçants, peut-être, portant par dessus leurs boubous sombres de grands ballots, encore des femmes, servantes, domestiques, esclaves, allant elles aussi chercher l’eau. Je rentre dans la “cour”; les cultivateurs qui m’hébergent depuis des années commencent eux aussi à se lever, adultes presque nus, enfants tout à fait nus; une servante remue les braises, personne ne parle encore, quelques-uns pratiquent déjà de minuscules ablutions, s’habillent. Au bout d’une demi-heure la parole commence, des salutations, des ordres aux domestiques, des bonjours. La parole se lève à son tour, s’ébroue doucement, reconnaît son espace, ses gorges, ses bouches, les mains et les lèvres par où elle se croise elle-même.

Ancora una notte molto calda. Come del resto tutte, qui a Hombori. Quasi tutte. Si devono contare sulle dita di una sola mano quelle in cui ho dovuto coprirmi con un lenzuolo, se ce n’è uno, o con la mia lunga sciarpa perché un vento meno tiepido si è messo a soffiare sul finire della notte. Altrimenti, disteso per terra, su una stuoia di paglia, senza niente; dormendo in una pace immensa, sotto il sommesso mormorio delle stelle, talvolta sotto una luna splendente; mi risveglio di tanto in tanto, mi rigiro sulla schiena, sul ventre. Dormiamo in tanti nella “corte” di questa “concessione”, così, per terra, un po’ qua un po’ là, stringendoci a volte, poi di nuovo sparpagliati a seconda dei sogni e dei leggeri movimenti del vento. L’harmattan che dal vicino Sahara, a nord, ci porta la sua polvere estenuante nella stagione secca, ci obbliga alcune notti a muoverci, a metterci al riparo di un muricciolo di mattoni; e, sempre, l’oscillazione del sonno ritorna tra le lunghe balze delle montagne, molto scure nella notte, anche se a volte la polvere del deserto offusca il brulichìo delle stelle. Avvicinandosi l’alba, poco prima delle cinque, un’incandescenza bianca si leva dietro la montagna a est; mi sveglia sempre, mentre qualcuno continua a dormire. I primi uccelli fendono in silenzio il cielo, intanto che le stelle a occidente brillano ancora. Mi alzo. Con la gola disseccata dalla notte, bevo un po’ d’acqua, mi vesto, faccio qualche passo lì intorno; un quarto d’ora e già delle persone passano in lontananza, delle donne che si avviano a prendere acqua al pozzo coi loro grandi recipienti sulla testa, un ragazzo che spinge là in fondo delle capre, due commercianti, probabilmente, che portano sopra le loro tuniche scure dei grandi pacchi, ancora delle donne, serve, domestiche, schiave, che vanno anch’esse a cercare l’acqua. Rientro nella “corte”; i contadini che mi ospitano da anni cominciano anche loro ad alzarsi, adulti quasi nudi, bambini completamente nudi; una serva smuove le braci, nessuno parla ancora, alcuni sono già alle prese con brevi abluzioni, si vestono. In capo a una mezz’ora la parola si fa sentire, saluti, ordini ai domestici, l’augurio di un buon giorno. La parola si leva a sua volta, si scrolla lievemente, riconosce il suo spazio, le sue gole, le sue bocche, le mani e le labbra attraverso le quali incrocia se stessa.

Hassan qui dort dans une autre “cour”, à quelques centaines de mètres, me rejoint très tôt ce matin, à la main un long bâton se terminant en petite fourche. Nouhoum arrive aussi, avec une curieuse veste de laine qu’il porte grande ouverte sur son torse nu, une sorte de petit gourdin à la main. Boucari, qui est venu dormir dans la même “ cour ” que moi, a déjà passé de l’eau sur son visage. Un très bref repas en silence: un café au lait vraiment léger, quelques petites galettes de mil frites dans l’huile, et nous partons. Déjà le plein jour. Le soleil cependant reste doux. Il est six heures. Partout des gens vont et viennent, ânes, chèvres, chameaux paissent, vaquent. Nous saluons tous ceux que nous croisons, avançons, saluons encore, vers l’Ouest.
Les dernières maisons de terre s’éloignent derrière nous, les vieux palmiers autour du puits aussi; la trace des pas des hommes et du bétail se dessine mieux, unique parmi la poussière et les pierres. Nous approchons d’un premier ressaut de roches sombres et droites, aux cassures nettes. L’usure des pierres lustrées par les pas marque clairement le chemin, nous nous faufilons entre de grands blocs, grimpons encore et c’est déjà le replat.

Hassan che dorme in un’altra “corte”, a qualche centinaio di metri, mi raggiunge molto presto stamattina, in mano ha un lungo bastone che termina con una piccola biforcazione. Arriva anche Nouhoum, con una curiosa giacca di lana che ricade aperta sul suo torso nudo, in mano qualcosa di simile a un randello. Boucari, che è rimasto a dormire nella mia stessa “corte”, si è già lavato il viso. Un brevissimo pasto in silenzio: un caffè al latte veramente leggero, qualche piccola galletta di miglio fritta nell’olio, e partiamo. E’ già pieno giorno. Il sole tuttavia è ancora sopportabile. Sono le sei. Dappertutto persone che vanno e vengono, asini, capre, cammelli che passano, pascolano. Salutiamo tutti quelli che incontriamo, ci dirigiamo, salutando ancora, verso ovest.
Le ultime case di terra si allontanano alle nostre spalle, così come le vecchie palme intorno al pozzo; la traccia dei passi degli uomini e del bestiame si delinea meglio, unica tra la polvere e le pietre. Ci avviciniamo a una prima sporgenza di rocce scure e dritte, dalle fenditure nette. L’usura delle pietre consumate dai passi segna chiaramente il cammino, ci intrufoliamo tra grandi blocchi, ci arrampichiamo ancora e siamo già sul pianoro.

Le vent sec rase le plateau, les dalles noires et ocre, les rares arbustes épineux, l’herbe sèche. Beauté âpre de cette pente très douce où nous serpentons tous les quatre en silence. Plateau non pas, mais très long replat étagé entre la plaine presque sableuse, où s’étalent les “concessions” et les boutiques de Hombori et, devant nous, en haut, très haut, le monde vertical des falaises oranges. Se levant depuis l’aube, en énormes soupirs de la terre, ces masses lisses du grès orange, droites, longues, sans accident de relief, lisses sur le ciel, contre le ciel, avec le ciel, sommets linéaires, faces verticales ou même surplombantes, côtés lisses et parfois surplombants. Comme des masses rocheuses fraîches et encore vierges de toute érosion, mais pourtant élimées par tant d’érosion éolienne, solaire et thermique que la question des échelles du temps devient incompréhensible à des yeux d’homme. Et finalement, pourquoi se poser encore cette question? Ces masses rocheuses sont présentes, tranquilles et belles, belles pour ce qu’elles sont, vastes paumes surnaturelles que la terre dresse vers quel ciel, pour quels hommes du lointain?

Il vento secco spazza l’altopiano, le placche rocciose nere e ocra, i rari arbusti spinosi, l’erba disseccata. Bellezza aspra di questo pendio molto lieve dove tutti e quattro procediamo zigzagando in silenzio. Non si tratta proprio di un altopiano, ma di una lunghissima spianata che si estende tra la pianura prevalentemente sabbiosa, dove sono distribuite le «concessioni» e le botteghe di Hombori e, davanti a noi, verso l’alto, molto in alto, il mondo verticale delle falesie arancione. Si levano con l’alba, come enormi sospiri della terra, queste masse lisce di arenaria color arancio, dritte, lunghe, senza asperità di rilievo, levigate sul cielo, di fronte al cielo, insieme al cielo, cime lineari, pareti verticali o decisamente a strapiombo, versanti lisci e talvolta ripidissimi. Masse rocciose recenti e ancora non intaccate dall’erosione, ma tuttavia appiattite dall’azione dei venti, del sole e del calore, che rendono la scala del tempo incomprensibile agli occhi dell’uomo. E in definitiva, perché continuare a porsi queste domande? Queste masse rocciose sono qui, tranquille e belle, belle per quello che sono, vasti palmi soprannaturali che la terra innalza verso quale cielo, per quali uomini della lontananza?

Tous quatre nous marchons en direction de la montagne de gauche, dans le groupe des quatre montagnes à l’Ouest de Hombori. Juste au pied du couloir qui sépare cette montagne de sa voisine se trouve le petit village de Barkoussi, jadis Dogon, maintenant Songhaï, dont le damier des maisons de pierres et de terre répond avec une intelligence si fine aux longs rebonds du grès lisse qui joue avec le ciel; maisons de deux, trois ou quatre mètres de haut, à peine à cinquante mètres des falaises ici même légèrement surplombantes sur quatre ou cinq cents mètres de haut. Il y a un an, j’avais fait la connaissance d’Ali, paysan de Barkoussi qui m’avait montré à l’intérieur de sa maison les signes géométriques blancs qu’il avait peints avec une simplicité décidée et droite, splendide; et j’avais travaillé avec lui. Je désirais le revoir, tenter peut-être une nouvelle création poème-peinture avec lui. Je souhaite également retrouver Oumar, paysan d’une cinquantaine d’années que Nouhoum m’a fait connaître quelques jours avant à Hombori, à l’issue d’une danse de possession des cultes animistes songhaï à laquelle trop de fatigue ce soir-là m’avait empêché d’assister, bien que j’y eusse été invité. “Oumar est zima”, avait ajouté Nouhoum: jamais Nouhoum ne se serait exprimé de la sorte auparavant. Mais c’est mon sixième séjour ici; j’annonce que je vais revenir, je reviens et nous poursuivons sans faillir nos travaux de création. La confiance s’approfondit, tout devient chaque fois plus simple, plus aventureux, plus secret. J’avais compris dès le troisième séjour que Nouhoum est “hole bari”: “cheval” de danse de possession sur les épaules duquel un “esprit ” invoqué vient s’installer pour proférer ses désirs, ses avis et ses oracles; Nouhoum m’en parle parfois maintenant, en mots encore assez voilés, tout en étant également musulman. Paysan avec trois vaches, avec ses parcelles qu’il travaille à la houe, il est aussi réparateur de lecteurs de cassettes. Oumar, zima, est le “prêtre” le plus important de la région dans ces cultes Songhaï; chacun le respecte, l’admire et le craint; on ne parle pas de lui dans cette fonction, bien sûr, aux quelques étrangers qui passent par Hombori, pour lesquels il est un cultivateur parmi d’autres. […]

Tutti e quattro avanziamo in direzione della montagna di sinistra, nel gruppo dei quattro rilievi a ovest di Hombori. Appena all’inizio del corridoio che separa questa montagna da quella più vicina, si trova il piccolo villaggio di Barkoussi, una volta Dogon, ora Songhaï, la cui scacchiera di case in pietra e terra risponde con una intelligenza finissima alle lunghe balze di arenaria liscia che gioca col cielo; case di due, tre o quattro metri di altezza, ad appena una cinquantina di metri dalle falesie, qui anche leggermente a strapiombo dall’alto dei loro quattro o cinquecento metri. Un anno fa avevo conosciuto Ali, un contadino di Barkoussi, che mi aveva mostrato all’interno della sua casa i segni geometrici bianchi che aveva dipinto con splendida, decisa e appropriata semplicità; avevo lavorato con lui. Desideravo rivederlo, e magari tentare insieme una nuova creazione di poema-pittura. Desideravo ritrovare anche Oumar, un contadino di una cinquantina d’anni che Nouhoum mi aveva fatto conoscere qualche giorno prima a Hombori, al termine di una danza di possessione dei culti animisti songhaï alla quale quella sera un estremo affaticamento mi aveva impedito di assistere, nonostante vi fossi stato invitato. “Oumar è un officiante”, aveva aggiunto Nouhoum: mai Nouhoum si sarebbe espresso in questo modo in precedenza. Ma è il mio sesto soggiorno qui; comunico che ritornerò, e al mio ritorno proseguiremo senza intoppi i nostri lavori creativi. La fiducia si approfondisce, tutto diventa ogni volta più semplice, più imprevedibile, più segreto. Avevo compreso fin dal mio terzo soggiorno che Nouhoum è un “hole bari”: “cavallo” nella danza rituale di possessione sulle cui spalle uno «spirito» evocato viene a posarsi per formulare i suoi desideri, i suoi avvertimenti e i suoi oracoli; Nouhoum me ne parla ora qualche volta, con parole ancora abbastanza allusive, essendo lui anche musulmano. Contadino padrone di tre mucche, con i suoi poderi che lavora con la zappa, egli è anche un riparatore di registratori a cassette. Oumar, officiante dei riti, è il «prete» più importante della regione nei culti songhaï; tutti lo rispettano, lo ammirano e lo temono; chiaramente non si parla di lui in questa veste agli stranieri di passaggio a Hombori, per i quali è un contadino come gli altri. […]

 

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1 commento su “Il tratto che nomina (I,1)”

  1. Sarebbe bellissimo un “quaderno delle officine” o un “quaderno di Rebstein” con queste prime proposte dal “Tratto che nomina” e da quelle che, ne sono certo, verranno in futuro. Yves offre con quest’opera, a mio modo di vedere, una forma originalissima di Poema, memore della forza della parola orale e capace di donarci una “poesia in atto”.

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